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NOVEMBRE ID91. 19$
blant de n'en rien sçavoir, encores qu'ils fussent des principaux conducteurs de la menée. Et de fait, Rollant qui estoit des leurs, non toutefois pour cest acte (encores qu'il fust des plus mauvais), les aiant ouï parler à Rheims, et congneu par leur langage qu'il sebras-soit quelque signalé exploict, avoit dit au duc de Maienne que Boucher et Senault s'en retournoient à Paris; mais qu'ils n'i seroient plus tost, qu'on oirroit parler de quelque grand esclat, et que Son Excellence se souvinst qu'il lui avoit dit.
La nuit entre ledit jour de jeudi 14 novembre et le vendredi suivant, se tinst un grand conseil dela Ligue ches le curé Saint-Jacques, et vid-on un grand nombre d'hommes assemblés en la place où est la croix Saint-Jacques.
Pendant qu'on tenoit ce conseil, on derobba au curé de Saint-Jacques son grand coutelas damasquiné: dont il fust fort mal content, et en fist grande plainte et recherche. Mais il ne lui fut possible de le recouvrir.
Le vendredi 15 novembre 1591, le president Brisson, Larcher, conseiller en la grand chambre, et Tardif, conseiller en chastelet, furent constitués prisonniers le matin, et tous trois pendus et estranglés le matin mesme avant midi dans la prison.
Le premier executé fut le president Brisson, qui parla long temps et les harangua, cuidant sauver sa vie, pour laquelle il prioit qu'on les confinast au pain et à l'eau quelque part entre quatre murailles, jusques à ce qu'il eust achevé le livre qu'il avoit commencé pour Pinstruccion de la jeunesse, comme grandement necessaire et utile au publiq. En fin, voyant qu'il ne pouvoit faire fleschir la cruauté de ces tigres, et qu'il 46. i3
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